Les femmes marcheront pacifiquement dans divers endroits du globe ce 08 mars 2020. Selon la déclaration d’unité de Women’s GLOBAL strike, elles seront nombreuses à manifester un peu partout dans les quatre coins du monde pour exiger le respect des libertés fondamentales, et ainsi faire barrage aux multiples menaces auxquelles elles font face au quotidien. On peut lire dans cette déclaration la volonté manifeste des femmes à porter le combat de la réconciliation entre forces vives sur le terrain.
“Nous, organisations féministes et alliés du monde entier, appelons à une grève mondiale le 08 mars 2020”
C’est la conduite que prend la journée mondiale de la Femme en 2020. Ce faisant, nous remarquons que la question de la déclaration refait surface et ne cesse de monter en puissance dans tous les continents. Aucune sphère de la terre n’est épargnée par ces mêmes reproches. Pour ces femmes, réunies autour d’un même idéal, l’heure n’est plus à la compassion mais à la dignité individuelle et collective. Oui, il est temps d’agir ! D’autant plus que l’année 2020 célèbre le vingt cinquième anniversaire des engagements pris en faveur du respect des droit des femmes lors de la quatrième conférence mondiale des femmes, sous le nom de programme d’action de Beijing.
Cette forme de déclaration politique inspire bien des réflexions pour autant : elle inaugure de nouvelles méthodes de lutte par les femmes contre le non-droit exercé à leur rencontre. Les femmes s’attaqueront durablement à la question de travail sous-évalué – dont une grande majorité est victime, notamment en Afrique ; elles mettront l’accent sur les multiples exactions violentes impunément perpétrées contre elles ; elles chercheront à sensibiliser autour des injustices politiques ou religieuses en société et, malheureusement, capables de saper la dynamique de démocratie libérale ; et enfin elles seront à l’avant-garde des luttes anti- discriminatoires.
Parce-que les femmes, partout dans le monde, continuent d’effectuer plus de travaux domestiques sous-évalués et non inclus dans les PIB nationaux, malgré son importance !
En Afrique, d’aucuns n’hésiteront pas à parler de la féminisation du travail informel. Car, justement, le travail informel est la création standard de la plupart des jeunes en Afrique, une voie par laquelle au moins huit travailleurs sur dix entrent dans le monde du travail. Selon certaines sources, en Afrique, la « féminisation de la pauvreté » combinée à la discrimination sur l’âge, le sexe, l’origine ethnique ou le handicap signifie que les groupes les plus vulnérables ont tendance à se retrouver dans l’économie parallèle. Le document confie que 74% de l’emploi féminin (non agricole) est informel, contre 61% des hommes.
Autant de raisons qui font dire que l’influence des politiques discriminatoires et le rôle des institutions publiques limitent la capacité de production des femmes. Il est clair que, vivant sous ces diverses influences, les femmes ne sont pas en mesure de faire-valoir un certain leadership économique ou autre. Elles ne pourront pas à partir de ce moment changer ou améliorer leurs conditions car le travail informel constitue en soi un piège de pauvreté sans fin dans le continent africain. Ainsi, comme l’a rappelé l’auteur de cette contribution remarquée, le féminisme ne consiste pas à s’opposer aux hommes de manière générale, mais il est plutôt un moyen pour acquérir de l’espace et des opportunités pour améliorer les circonstances de vie des femmes.
Ce faisant, comme le stipule Oxfam, l’avenir des femmes n’est pas indiqué par la part de travail des femmes sur le marché, mais par la qualité des emplois que les femmes occupent avec par exemple un salaire décent entre autres critères. Cette remarque nous pousse à considérer l’avenir de la Femme comme un défi, et, cela, les femmes l’ont compris. L’idée est de poser des conditions favorables pour qu’elles puissent profiter de tous les avantages que peut offrir un emploi décent au même titre que les hommes. Car, en aucun cas, elles ne devraient encourir les risques de travailler dans la précarité.
En garantissant les revendications clés, les femmes pourront avoir le pouvoir de défier les normes patriarcales et de modifier les relations de pouvoir inégal !
En Afrique du Sud par exemple, les femmes décrient largement le système de santé en place. Elles déplorent notamment que les autorités semblent protéger quasi systématiquement les auteurs d’agressions sexuelles. Elles se disent victimes d’un système dégradant. Dans ce cas bien précis, les acteurs locaux déclarent qu’il existe plus de 114 cas de viol chaque jour en Afrique du Sud. Selon Tlaleng Mofeng, auteur de ce travail remarquable et par ailleurs membre de la commission pour l’égalité des sexes en Afrique du Sud, les femmes ont difficilement accès aux services de santé sexuelle et génésique, ni à un avortement sûr.
Selon les dires de Christine Lagarde, alors directrice de FMI, « plus les femmes auront accès au programme public par l’intégration dans la population active, plus le pays recevra une croissance économique ». Une manière de faire comprendre que les femmes doivent être des travailleurs, des entrepreneurs, des chefs d’entreprise et de grands investisseurs dans leurs pays respectifs. Il s’agira ainsi d’apporter des précisions sur la valeur de cette journée, qui est loin d’être une journée de marketing, mais plutôt une journée de lutte à l’honneur de l’histoire. Et même de pousser les acteurs à réaliser que les problématiques environnementales sont aussi liées à la condition des femmes dans le monde malgré les échecs. Dans le document, on nous décrit précisément l’intérêt que les femmes ont à agiter le monde pour le bien de tous, surtout par rapport à sinistre définition des riches sur la valeur de la santé publique.
Elhadji Thiam