Chaque année, le 22 Mars est consacré à la Journée Mondiale de l’Eau célébrée un peu partout à travers le monde. C’est une journée qui permet d’attirer l’attention sur l’importance de l’eau et la nécessité, au regard de l’objectif 6 des ODD (Objectifs de Développement Durable), de promouvoir et de garantir l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous.
La question de l’eau et de l’assainissement occupe aujourd’hui une place très importante pour l’avenir de la planète. Si la Banque Mondiale annonce que d’ici 2030 , « la planète sera confrontée à un déséquilibre de 40% entre l’offre et la demande en eau. ». En Afrique, cette réalité est déjà ressentie puisque l’UNICEF estime que « près de la moitié de la population mondiale qui n’a pas accès à l’eau vit en Afrique Subsaharienne et que 700 millions des personnes vivant dans cette région n’ont pas accès à des services d’assainissement. ».
Face à la nature critique et chronique de la problématique d’accès à l’eau et à l’assainissement en Afrique, des pays africains comme le Sénégal parviennent à tirer leur épingle du jeu en développant des savoir-faire considérables pour garantir aux populations un accès généralisé à l’eau et à l’assainissement.
Ainsi, grâce à un partenariat public-privé entre la Société Nationale des Eaux du Sénégal (SONES) et la Société Des Eaux (SDE), le Sénégal a pu apporter des solutions efficaces à la problématique d’accès à l’eau et à l’assainissement, si bien que la Banque Mondiale, à travers son étude en Septembre 2016 intitulée « Providing Water to Poor People in African Cities Effectively: Lessons from Utility Reforms » (« Fournir de l’eau efficacement aux plus démunis dans les villes africaines : retours d’expérience des réformes des acteurs du secteur ») classe la capitale sénégalaise première pour l’efficacité de sa gestion hydraulique et la reconnait comme une référence africaine en matière d’eau et d’assainissement.
En même temps, si on sait que la capitale sénégalaise est l’une des rares d’Afrique à avoir atteint les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dans le secteur hydraulique, les performances démontrées pour l’accès à l’eau et à l’assainissement ne doivent pas étonner outre mesure.
Dans cette lancée, il me tarde maintenant de vous donner les détails de ce changement de cap !
UN PPP (Partenariat Public-Privé) source de performance inégalée en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement
Alors que les autres pays africains subsahariens peinent à fournir un accès à l’eau à leurs populations, la capitale sénégalaise via la SONES et la SDE a pu trouver la bonne formule pour garantir un service d’accès à l’eau de qualité à ses habitants. Depuis 1996, le gouvernement du Sénégal a confié à la SDE la « restructuration du sous-secteur de l’hydraulique urbaine sur la base d’un Contrat d’Affermage. ».
Depuis cette date, tous les chiffres de la SDE ne cessent d’augmenter de façon spectaculaire.
Aujourd’hui, au Sénégal, le taux d’accès à l’eau dépasse largement la moyenne en Afrique Subsaharienne soit 68%. En effet, il était de 80% en 1996. Et en 2017, ce chiffre passe à 97%. Source
La conséquence de cette collaboration en est aussi une augmentation fulgurante de la clientèle soit 241 167 en 1996 à 706 401 en 2016. Ainsi, pour assurer un service de qualité à tous les clients, la production d’eau a pris des proportions beaucoup plus importantes à la SDE. En 1996, elle s’élevait à 96,3 millions de m3. En 2016, on est à un autre niveau puisqu’elle a atteint 180,2 millions de m3 et 185,6 millions de m3 en 2017. Cette augmentation importante de la production d’eau a en effet été possible grâce à une multiplication des forages qui fait l’objet du Programme d’Urgence et de Sécurisation de l’Alimentation en Eau potable de Dakar pour la période 2016-2017, piloté par la SDE. Ce programme a en effet déjà été initié pour la période 2014-2015. Ces deux programmes prévoyaient la construction de 25 forages entre 2014 et 2017 dans la capitale dakaroise et dans des zones éloignées afin favoriser une généralisation de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Ce qui a beaucoup participé au renforcement de la production d’eau au Sénégal. Source
Cette performance notable du Sénégal en matière d’accès à l’eau et d’assainissement s’explique par la volonté de fournir un accès de tous à l’eau et à l’assainissement, qui s’est traduite par la promotion d’une collaboration active et efficace entre le secteur public (SONES) et le secteur privé représenté par la SDE.
Ces résultats positifs s’expliquent également par des raisons liées à la gestion responsable des ressources humaines via la mise en place d’une politique de RSE…
Les ressources humaines, une force de la SDE
La SDE met au cœur de sa stratégie de développement une politique de responsabilité sociale de l’entreprise dont les contours ont été dévoilés à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Eau également célébrée par la SDE à Dakar.
Ce plan RSE mise en effet énormément sur le développement des compétences et de l’expertise de ses collaborateurs de même que leur bien-être au travail. Ainsi, en 2016, la SDE a dépensé plus de 86, 7 millions de FCA pour la formation et le renforcement des capacités de ses parties prenantes internes. Au nombre de 1209 collaborateurs, 800 d’entre eux ont pu bénéficier de ces formations évaluées à 18 296 heures.
Ce qui peut vraisemblablement expliquer l’expertise pointue de la SDE en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement, lui valant ainsi toute cette performance remarquable et son titre de modèle dans ce secteur.
Cependant, sa politique de RSE ne se limite pas à cette dimension de renforcement des capacités de ses collaborateurs dans la mesure où elle s’inscrit également dans l’optique de pérenniser ses ressources humaines. Ce qui se matérialise par la promotion des contrats à durée indéterminée (CDI) : en 2016, 97% des contrats étaient des CDI. Source
Sa responsabilité sociale et sociétale en tant qu’entreprise l’encourage aussi à participer à la promotion de meilleures conditions de vie apportées aux populations riveraines défavorisées. A ce propos, en collaboration avec la SONES, la SDE met en place des actions pour rendre accessible l’eau aux populations démunies. Ainsi, 4 781 branchements ont été effectués en 2015, 5 848 en 2016. 53 793 branchements sociaux et 276 691 mètres d’extension ont été également effectués pendant ces cinq dernières années. Source
In finé, la SDE représente un bel exemple de réussite de partenariat public-privé dont l’essence s’est basée sur une volonté incontestable de la part de tous les acteurs d’atteindre des objectifs de performance en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement. Au regard des chiffres, on comprend alors mieux que derrière cette distinction de la Banque Mondiale, se cachent beaucoup d’efforts, d’actions et de volontés de collaborer, de coordonner efficacement et de produire des résultats qualitativement et quantitativement satisfaisants et inédits.
La valorisation de la RSE dans la stratégie d’action de la SDE a également beaucoup aidé à la réussite des objectifs escomptés : on se rend mieux compte que le facteur humain détermine le succès de tout projet; d’où l’intérêt d’une bonne politique de RSE orientée à la fois vers les salariés et les parties prenantes externes de l’entreprise, ici en l’occurrence les populations environnantes.
Cette réussite de la SDE qui place aujourd’hui le Sénégal comme le pays modèle en termes de politique d’accès à l’eau et à l’assainissement doit être une source de motivation pour le Sénégal de continuer à produire des performances encore plus importantes. Mais, ce succès doit également pouvoir s’étendre à travers toute l’Afrique : envisager des conférences, des ateliers des séminaires et des stages de bonnes pratiques entre pays africains permettrait de partager des connaissances et de grandir tous ensemble ! Car, un des socles du Développement Durable c’est également le partage et la générosité intellectuelle qui fait prospérer tout le monde !