Le 11 mars dernier, l’Organisation Mondiale de la Santé reconnaissait l’état de pandémie à l’échelle globale au sujet du COVID-19 invitant par la même occasion les Etats à prendre des mesures efficaces pour faire face à la crise.
Dès lors, toutes les nations du monde ont essayé de prendre à bras le corps la problématique d’urgence sanitaire avec des mesures, tant économiques que logistiques.
Aujourd’hui, la crise sanitaire causée par le Covid-19 se mesure en effet par ses conséquences à la fois économiques et humaines. C’est pas d’ailleurs pour rien que le Président français, Emmanuel Macron, annonçait dans son discours à la nation, le 16 mars : “ (…) Nous sommes en guerre (…) “. En guerre sanitaire, certes, mais nous sommes quand même en guerre, déclare-t-il.
Cependant, sous la tension et dans la panique, de toutes les mesures prises, on réalise que le climat reste encore le cadet des soucis de l’opinion internationale.
La nature reprend sa place
Face à cette crise sanitaire dont les impacts économiques sont comparables à la crise économique de 2008 selon les économistes, nous assistons à une décroissance sans précédent à tous les niveaux.
En chine par exemple, on enregistrait au début de l’épidémie, un effondrement de l’indice composite shanghaïen de 8,13% à 2.734,66 points.
La baisse d’activités généralisée à travers le monde provoque bien entendu une réduction considérable des émissions de gaz à effet de serre. Selon Carbon Brief, au moins ¼ des émissions de C02 mondiales ont été réduites. Si on l’en croit Simon Evans de Carbon Brief, l’épidémie de Covid-19 aurait permis une réduction de 100 millions de tonnes des émissions mondiales de CO2.
Un peu partout à travers le monde, on note clairement une amélioration nette de la qualité de l’air. Dans la capitale française par exemple, une première évaluation publiée le mercredi 25 mars par Airparif annonçait une amélioration de 20 % à 30 % dans l’agglomération parisienne.
Cette crise sans précédent remet donc à l’ordre du jour notre lourd impact écologique sur la planète.
L’urgence climatique laissée aux oubliettes
Face à cette crise sanitaire, tout le monde essaie tant bien que mal de sauver la mise.
Tous les Plans d’urgence et de relance économique sont déployés. Mais, prend-il en charge le climat ?
En termes d’aide économique, l’Union européenne et les États-unis sont venus à la rescousse des pays du monde pour répondre à la crise, avec un fonds d’urgence de 230 millions d’euros.
La France a doublé son plan d’urgence qui passe aujourd’hui à 100 milliards d’euros d’aide aux entreprises.
La Banque mondiale a quant à elle mis sur la table une enveloppe de plus d’1 milliards de dollars pour lutter contre la crise et soutenir les entreprises en difficulté.
En Afrique, le Nigeria , grande puissance économique, au même titre que l’Afrique du Sud, en termes de PIB, a décidé de soutenir les efforts économiques des entreprises à travers un système de prêt bancaire négocié avec les banques en faveur des entreprises dont l’activité est menacée.
En Afrique de l’Ouest, le pays de la Téranga, le Sénégal débloque une dizaine de millions de franc CFA pour venir en aide aux sénégalais de la diaspora résidant dans les pays touchés par la crise.
La lutte contre le COVID-19 oblige également les firmes de la silicon Valley à se montrer solidaires. Marc Zuckerberg vient de faire un don de 25 millions de dollars qui serviront, disent-ils, de traitement contre le COVID-19.
Par ailleurs, concernant les plans de relance, en France, le patron du MEDEF opte pour une relance économique où l’on ferait plus travailler les salariés, a-t-il déclaré ce 10 avril. Cette stratégie de relance, innocemment annoncé, remet à nouveau en cause notre goût du “toujours plus”, très souvent au détriment de l’environnement qui vient toujours au second plan.
Aux USA, un plan de relance massif a été annoncé ce 25 mars afin de soutenir le secteur privé et les particuliers.
Pour le moment, de toutes ces mesures hâtives d’un continent à un autre, aucune n’envisage encore un avenir avec et pour l’environnement. Sauf, la vision de quelques ministres européens qui nous donnent un tantinet d’espoir quant au futur de notre planète. En effet, ce vendredi 10 avril, dix ministres ont signé un texte invitant à adopter une relance économique prenant en compte les questions d’environnement et de climat.
Cette affaire est bien entendu à suivre de près. Mais, on ose espérer que ces positionnements en faveur du climat et de l’environnement en inciteront d’autres.
Ndèye Aïcha Kassé et El Hadji Thiam